Moi non plus, cette simple phrase est devenue la devise du clan du dragon, laissez-moi vous conter pourquoi :
C’était il y a bien longtemps quand le monde était encore jeune. En ce temps-là les montagnes étaient encore petites et écrasées non pas grandes et majestueuses comme elles le sont aujourd’hui. A cette époque, le premier Empereur, ses frères et ses sœurs étaient en guerre contre le dieu sombre, leur parent maudit qui se cache sous terre.
Et les armées du Dieu sombre marchaient à la surface, dans la lumière, tuant tous ceux qui se dressaient sur leur chemin. Le premier empereur était perdu. Leur frère ténébreux usait d’une magie qu’ils ne comprenaient pas, même le noble Akodo (le lion) fin tacticien et guerrier irréprochable ni le sage Shiba (le phœnix) ne pouvaient le conseiller.
L’empereur décida, plutôt que de voir ses gens mourir par milliers, d’aller seul affronter son frère Maudit. Akodo lui interdit d’agir de la sorte « c’est mon devoir en tant que serviteur et protecteur de votre empire, c’est à moi de terrasser notre parent » mais l’empereur refusa de laisser Akodo se sacrifier, car il savait que nul à part lui n’avait la moindre chance de triompher du Dieu Sombre.
Il s’apprêtai au départ lorsqu’un homme vêtu d’un simple kimono, coiffé d’un large chapeau d’osier et s’appuyant sur un long bâton de marche s’approcha saluant très bas « Je suis Shinsei, dit-il à l’empereur »
- Que pouvez-vous apporter à l’empereur petit homme demanda Akodo
- Juste la sagesse répondit Shinsei
- Eh bien soit ! Nous allons vite vérifier ce que vaut votre sagesse face à une bonne lame d’acier, fit Akodo en dégainant son sabre…
… Vaincu Akodo se frotta le cou pendant qu’il écoutait les paroles du vieil homme. Tout autour de lui, les enfants de la lune et du soleil écoutaient aussi, même si les paroles de Shinsei ne s’adressaient qu’à l’empereur. Pendant son discours, l’Empereur, ses frères et ses sœurs posèrent des questions. Shinsei y répondit, mais le plus souvent ses réponses suscitaient de nouvelles questions.
Seul celui que Shinsei avait appelé « Togashi » demeura silencieux pendant toute la discussion. On ignore d’ailleurs tout de son véritable nom et je doute que quiconque en ait jamais su plus à son sujet. Togashi écoutait donc, calmement, sans pour autant manifester le moindre signe de compréhension ou d’intérêt Puis Shinjo (la licorne) posa une question et quand Shinsei répondit Togashi se leva brusquement. Tous ses frères et sœurs furent effrayés par la réaction de Togashi, mais pas Shinsei. Le sage observa ce dernier le dévisager et le suivit du regard lorsqu’il s’en alla dans la forêt.
Deux hommes le suivirent, ils s’appelaient Mirumoto et Agasha et ils étaient tous les deux loyaux envers Togashi. Quand ils se retrouvèrent seuls, Togashi leur ordonna de rester à bonne distance de lui.
Quand ils demandèrent pourquoi il leur dit : « Je ne bougerais pas tant que je n’aurai pas compris
Mirumoto fixa Agasha et tous les deux étaient visiblement perplexes.
« Monseigneur, demanda Mirumoto, que voulez-vous dire ? »
« J’ai dit ce que j’ai dit, répondit Togashi. »
Malgré leurs prières, Togashi refusa de bouger, de manger ou de boire. Mirumoto et Agasha eurent beau tenter de lui apporter de la nourriture et du Sake, leur seigneur ne bougea pas d’un pouce.
Neuf jours passèrent, le soleil se levant et se couchant tandis que Togashi demeurait immobile au centre du cercle de nourriture et de boisson. Impuissants, Mirumoto et Agasha supplièrent alors Shinsei de parler à Togashi pour le convaincre de manger et de boire, mais Shinsei refusa et déclara : quand l’élève est prêt, le professeur est là »
Au matin du dixième jour Togashi pouvait à peine parler. Son corps se mourrait, Son esprit était faible. Bien que sa vue fût voilée par les ombres, il vit un petit homme s’avancer et s’agenouiller à côté du cercle.
Togashi reconnut le petit homme et lui dit : « je ne bougerai pas tant que je n’aurai pas compris ! »
Shinsei sourit et acquiesça.
« moi non plus » dit-il avant d’enjamber la nourriture et la boisson et de venir s’asseoir à l’intérieur du cercle au côté de Togashi.
Le regard voilé de Togashi s’illumina et ses lèvres sèches esquissèrent un sourire. Il acquiesça et un rossignol, une branche de prunier dans le bec, les rejoignit dans le cercle. Togashi mangea une prune, puis Shinsei et lui mangèrent la nourriture qui les entourait.
C’était il y a bien longtemps quand le monde était encore jeune. En ce temps-là les montagnes étaient encore petites et écrasées non pas grandes et majestueuses comme elles le sont aujourd’hui. A cette époque, le premier Empereur, ses frères et ses sœurs étaient en guerre contre le dieu sombre, leur parent maudit qui se cache sous terre.
Et les armées du Dieu sombre marchaient à la surface, dans la lumière, tuant tous ceux qui se dressaient sur leur chemin. Le premier empereur était perdu. Leur frère ténébreux usait d’une magie qu’ils ne comprenaient pas, même le noble Akodo (le lion) fin tacticien et guerrier irréprochable ni le sage Shiba (le phœnix) ne pouvaient le conseiller.
L’empereur décida, plutôt que de voir ses gens mourir par milliers, d’aller seul affronter son frère Maudit. Akodo lui interdit d’agir de la sorte « c’est mon devoir en tant que serviteur et protecteur de votre empire, c’est à moi de terrasser notre parent » mais l’empereur refusa de laisser Akodo se sacrifier, car il savait que nul à part lui n’avait la moindre chance de triompher du Dieu Sombre.
Il s’apprêtai au départ lorsqu’un homme vêtu d’un simple kimono, coiffé d’un large chapeau d’osier et s’appuyant sur un long bâton de marche s’approcha saluant très bas « Je suis Shinsei, dit-il à l’empereur »
- Que pouvez-vous apporter à l’empereur petit homme demanda Akodo
- Juste la sagesse répondit Shinsei
- Eh bien soit ! Nous allons vite vérifier ce que vaut votre sagesse face à une bonne lame d’acier, fit Akodo en dégainant son sabre…
… Vaincu Akodo se frotta le cou pendant qu’il écoutait les paroles du vieil homme. Tout autour de lui, les enfants de la lune et du soleil écoutaient aussi, même si les paroles de Shinsei ne s’adressaient qu’à l’empereur. Pendant son discours, l’Empereur, ses frères et ses sœurs posèrent des questions. Shinsei y répondit, mais le plus souvent ses réponses suscitaient de nouvelles questions.
Seul celui que Shinsei avait appelé « Togashi » demeura silencieux pendant toute la discussion. On ignore d’ailleurs tout de son véritable nom et je doute que quiconque en ait jamais su plus à son sujet. Togashi écoutait donc, calmement, sans pour autant manifester le moindre signe de compréhension ou d’intérêt Puis Shinjo (la licorne) posa une question et quand Shinsei répondit Togashi se leva brusquement. Tous ses frères et sœurs furent effrayés par la réaction de Togashi, mais pas Shinsei. Le sage observa ce dernier le dévisager et le suivit du regard lorsqu’il s’en alla dans la forêt.
Deux hommes le suivirent, ils s’appelaient Mirumoto et Agasha et ils étaient tous les deux loyaux envers Togashi. Quand ils se retrouvèrent seuls, Togashi leur ordonna de rester à bonne distance de lui.
Quand ils demandèrent pourquoi il leur dit : « Je ne bougerais pas tant que je n’aurai pas compris
Mirumoto fixa Agasha et tous les deux étaient visiblement perplexes.
« Monseigneur, demanda Mirumoto, que voulez-vous dire ? »
« J’ai dit ce que j’ai dit, répondit Togashi. »
Malgré leurs prières, Togashi refusa de bouger, de manger ou de boire. Mirumoto et Agasha eurent beau tenter de lui apporter de la nourriture et du Sake, leur seigneur ne bougea pas d’un pouce.
Neuf jours passèrent, le soleil se levant et se couchant tandis que Togashi demeurait immobile au centre du cercle de nourriture et de boisson. Impuissants, Mirumoto et Agasha supplièrent alors Shinsei de parler à Togashi pour le convaincre de manger et de boire, mais Shinsei refusa et déclara : quand l’élève est prêt, le professeur est là »
Au matin du dixième jour Togashi pouvait à peine parler. Son corps se mourrait, Son esprit était faible. Bien que sa vue fût voilée par les ombres, il vit un petit homme s’avancer et s’agenouiller à côté du cercle.
Togashi reconnut le petit homme et lui dit : « je ne bougerai pas tant que je n’aurai pas compris ! »
Shinsei sourit et acquiesça.
« moi non plus » dit-il avant d’enjamber la nourriture et la boisson et de venir s’asseoir à l’intérieur du cercle au côté de Togashi.
Le regard voilé de Togashi s’illumina et ses lèvres sèches esquissèrent un sourire. Il acquiesça et un rossignol, une branche de prunier dans le bec, les rejoignit dans le cercle. Togashi mangea une prune, puis Shinsei et lui mangèrent la nourriture qui les entourait.
